De Cordeliers à Foch, un grand châtain m’a perdue !

Il était 17 heures passées de quelques dizaines de minutes quand j’attendais paisiblement le métro en direction de Vaulx-en-Velin. Une des portes médianes s’ouvre, on laisse descendre une personne (ou deux) et située du côté gauche, je laisse monter un monsieur plus ou moins âgé puis attends que “quelqu’un” en face de moi monte à son tour. Mais ce dernier me dit d’une très douce voix, en tendant la main en direction de la porte: “je vous en prie” ! Je lève les yeux (car je regarde souvent mes pieds dans les endroits publics) et un immense bleu clair m’éblouit.

Je monte dans la rame et pose mon dos contre les sièges du côté gauche de la 2ème moitié de la rame. Le gentleman me suit et se met du côté droit, en face de moi. Je remarque se belles chaussures marron en cuir qui moulent ses grands pieds élégants. “Ils doit être grand pour avoir d’aussi grands pieds”, me suis-je dit, sans oser le regarder plus haut que ses jambes vêtues d’un beau tissu (pantalon de costume) sombre et son cartable en cuir marron aussi.

Un besoin de fouiller dans mon sac de femmes encombré m’oblige aller m’asseoir. Je choisis un des sièges libres derrière lui, pour ne pas être en face de ce visage qui m’a tellement accrochée que je ne voyais d’autre solution que de le fuir.

Mais pour cela, il a fallu que je passe à côté de lui. “Pardon”, me suis-je contentée de lui dire, afin de ne pas bousculer son cartable. Il s’écarte avec sourire (que j’ai aperçu dans le coin de l’oeil) et son parfum boisé m’envahit les narines. “Mince, quelle idée d’avoir bougé”, me suis-je dit avec regret. On annonce l’arrêt “Hôtel de ville” et la voiture comporte désormais plus de passagers.

Assise sur le 1er siège gauche du côté couloir dans le sens de la circulation, il était dos à moi du côté droit, mais par pour longtemps. J’avais pu observer ses cheveux châtains clairs en brosse, son beau manteau à capuche marron foncé qui semblait couvrir un élégant costume sombre (ton bleu).

Je ne saurais le décrire plus car j’ai du baisser les yeux face à sa position qui a changé; notre bel inconnu s’est retourné pour me regarder, toujours avec un beau sourire qui a bizarrement fait accélérer mes battements cardiaques. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait !

Même les yeux baissés sur mon sac que je tenais contre mes jambes, je sentais encore son regard sur moi.

On annonce la station “Foch”. Il avance vers la porte, qui est la suivante par rapport à celle qui est derrière moi. Il descend, mais pas moi, alors que c’est là que je descends d’habitude, car j’avais autre chose à faire au prochain arrêt.

En marchant sur le quai, il me regarde encore plus en accentuant son sourire. Passé à côté de ma fenêtre, il incline légèrement sa tête, signe d’un salut très sobre… Son visage est plus proche, j’ai du mal à lui donner un âge… Disons entre 30 et 40 ans. Le métro avance et lui aussi… Il disparaît de mon champs mais pas de ma tête.

Je descends à Masséna, comme prévu, mais décide de revenir sur mes pas jusqu’à Foch, dans l’espoir de le croiser sur ma route.

Mais ce fût en vain !

Le lendemain, jeudi 4 février, je décide de prendre le métro à Cordeliers, à la même heure. Je ne vois pas de grand châtain au style BCBG british… J’attends… Plusieurs métros passent et je finis par en prendre un. Je descends à Foch, comme lui la veille, mais il était 17h30 soit environ 1/4 d’heure plus tard. Je ne l’ai pas revu.

Aujourd’hui, j’ai raconté mon histoire à une amie et cette dernière m’a parlé de ce site. Après une longue hésitation, j’ai décidé de jeter ma bouteille à la mer. Si j’ai une moindre chance d’obtenir une réponse, ce sera un miracle… ça se trouve je n’oserai même pas lui parler, s’il ne fait pas le premier pas… Quelque chose me dit d’écrire sur ce site, alors pour une fois je vais m’écouter !

Je suis grande, brune (j’avais les cheveux en chignon) et j’étais vêtue d’un long manteau en daim, marron… décidément !

    Détails

  • Métroaà Cordeliers.
  • Une rencontre faite le 3 février 2010.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le dimanche 7 février.