A une poignée de main près…

Je t’ai vu, tu m’as vue.

Tu parlais à quelqu’un, un ami. Tu t’es arrêté. Nous nous sommes regardés. Tu as souri. Je souriais aussi. Puis, tu m’as fixé. Je ne cherchais pas particulièrement à soutenir ton regard. Celui-ci était particulièrement profond, perçant, interrogateur.

Nous avons changé de métro, tu m’as laissé passer devant. Je savais que tu allais prendre la ligne D. J’espérais que tu serais seul. Ton ami était toujours là, mais tu viens te mettre à côté de moi.

Comme c’est le dernier métro, il y a beaucoup de monde, nous sommes donc proches l’un de l’autre. Assez pour sentir ta main frôler la mienne. Assez pour que quand je perde l’équilibre, nos mains s’accrochent.

Assez proches finalement pour que tu m’empêches de perdre l’équilibre une deuxième fois en mettant ta main autour de ma taille.

Et puis, cet ami, qui était là et je n’ai pas osé parler, pourtant à plusieurs reprises j’allais ouvrir la bouche, te parler car je sentais que tu le voulais, je sentais que tes yeux se posaient sur moi, même si j’essayais de ne pas trop soutenir ton regard.

J’avais cette impression de proximité avec toi, cette impression de te connaître.

Puis, le métro s’arrête, tu descends à Saxe, je ne descends pas… j’aurais dû mais je me suis dit, comment briser la glace si son ami le suit jusqu’à chez lui…

Tu pensais que j’allais descendre, je croise ton regard et je continue mon chemin…

Je te remercie pour ce moment venu de nulle part, sincèrement.